Diagnostic financier

Le diagnostic financier d'une entreprise permet l'étude de :

  • la rentabilité
  • la solvabilité
  • du risque   

 


  1.  Etude de la rentabilité

 Définition: 

la rentabilité comptable d'une entreprise mesure le rapport entre le résultat étudié et les capitaux investis ou mis en oeuvre pour obtenir ce résultat ( source : édition CORROY DCG/UE6)

On distingue la rentabilité économique obtenue par un chef d'entreprise grace à son outil de production et la rentabilité des fonds propres souhaitée par un actionnaire par rapport aux fonds investis.

  • Les ratios de rentabilité :

a) les ratios de rentabilité économique: 

Nous savons que le concept de la rentabilité économique ( ou rendement des actifs) fait référence à la mesure obtenue en rapportant le résultat économique à l'actif économique. Le résultat économique noté REC  est déterminé, à partir du compte de résultat, par l'ensemble des variables d'exploitation ( charges et produits), compte tenu des autres variables conduisant à la détermination du résultat duquel on déduit toute rémunération des moyens de financement ( charge financière d'intérêt ) et, ailleurs les élements exceptionnels considérés comme non représentatifs des caractéristiques fondamentales de l'entreprise. Autrement dit, le résultat économique représente la valeur créée par l'activité découlant de la mise en oeuvre des actifs de l'entreprise

L'actif économique ( AEC) est, lui formé de valeurs immobilisées nettes ( y compris celles financées par crédit-bail ), du besoin en fonds de roulement et des autres variables constutuant l'actif circulant. En bonne orthodoxie financière, cet actif doit être égal au capital financier ( FC ) formé des capitaux propres et des seules dettes financières ( y compris le financement par crédit-bail ). 

Le taux de rentabilité économique re ( ou taux de rendement des catifs ) est obtenu de la manière suivante: 

r= ( REC/AEC )

Si REC est exprimé en impôt, le taux obtenu est net. Si REC est avant impôt, il suffit de multiplier le taux obtenu par 1-ß ( où ß représente le taux de l'impôt sur le revenu des sociétés ) pour avoir un taux après impôt...( source: introduction à la finance d'entreprise de J.C BAGNERI-P. GIVRY. J. TEULIE-P. TOPSACALIAN  édition vuibert)

                                                   EXEMPLE : 

Si l'on suppose que le résultat économique de la société OLAM est égal à 490 000 euros avant impôt et que l'actif économique est estimé à 1 273 000 euros, le taux de rentabilité économique sera: 

r= (490 000 / 1 273 000)=0.3849 avant IS

Avec un IS à 33.33%, ce taux sera: 0.3849 x ( 1- 0.333) = 0.2566.

Ainsi, puisque la rentabilité économique de cette entreprise est de 25.66% après IS, cela signifie que l'activité de l'entreprise  rapporte du 25.66% avant toute prise en compte de la rémunération des ressources financières utilisées.  

Ils expriment le rapport entre le résultat économique et l'outi de production : 

- le résultat économique avant impôt 

- le résultat économique après impôt

b)  rentabilité financière ( rentabilité des capitaux propres )

Il exprime la rentabilité pour un actionnaire, c'est-à-dire, le rapport résultat net/capitaux propres

Calculer la rentabilité financière des capitaux propres suppose de calculer le résultat net. Ainsi, la rentabilité des capitaux propres est le test ultime de l'efficacité financière de l'entreprise, puisqu'il s'agit de la rentabilité des fonds investis par ses propriétaires. 

Dans le cadre de la définition proposée du résultat économique, pour obtenir le résultat net théorique ( puisqu'on a décidé de ne pas tenir compte des élemants exceptionnels ), il suffit de relancer la charge financière d'intérêt, que l'on exprimera après impôt si le REC est lui-même après impôt.                                  

                                      REC après impôt 

                       —     Charges financières après impôt

                       =           Résultat netthéorique 

Cas d'un financement par capitaux propres : Dans l'exemple de la société OLAM ci-dessus, le capital financier n'est fait que de capitaux propres puisqu'on est dans le cas où la dette financière n'existe pas. 

                                                                  EXEMPLE 

La valeur des capitaux ( CP ) est donc de 1 273 000 euros puisque l'actif économique est égal au passif économique. Le résultat financier net théorique avant imp^t sera quant à lui 490 000 euros puisqu'aucune charge d'intéret n'est déductible. Dès lors le taux de rentabilité des capitaux propres rcp sera:

rcp = ( RN /CP) = ( 490 000 / 1 273 000 ) x ( 1 - 0.3 333 ) = 0.2566

Ainsi, lorsque le financement de l'entreprise n'est fait que de capitaux propres, le taux de rentabilité de ces mêmes capitaux propres est égal au taux de rentabilité économique. 

Cas d'un financement mixte: on suppose maintenant que le capital financier de la société OLAM est composé de 690 000 euros de capitaux propres ( CP) et de 583 000 euros de dettes financières ( DF ) au taux nominal de 10%. 

                                                          EXEMPLE 

Le résultat économique est toujours égale à 490 000 euros avant IS. Le calcul du taux de rentabilité des capitaux propres amène à calculer la charge financière d'intérêt. Soit:

                               583 000 x 0.1 = 58 300 euros

Le résultat net théorique sera alors égal à: 

                              

REC avant impôt                                                                                                 490 000

 — Charges financières avant impôt                                                                 58 300

 Résultat avant IS                                                                                               431 700

IS à 33.33%                                                                                                          143 900

 Résultat net théorique                                                                                     287 800

Calcul du rendement des capitaux propres:

rcp = ( RN / CP ) = (287 800 / 690 000 ) = 0.4171

Contrairement au cas précédent, on a pas tenu compte de l'impôt dans le calcul de rcp puisque le résultat net est déjà exprimé après impôt. 

On constate donc que la rentabilité des capitaux propres est passé de 25.66% dans le cas d'un financement sans dette à 41.71% dans le cas d'un financement avec dette. 

NB : lorsqu'on modifie la rentabilité des capitaux propres en utilisant la dette comme moyen de financement, cela s'appelle le levier financier  qui d'ailleurs est défini ainsi: 

le levier financier représente la modification, favorable ou défavorable, que subit la rentabilité des capitaux propres de par l'usage de la dette dans les moyens de financement de l'entreprise... ( nous le verrons plu bas)

2. Etude de la solvabilité

la solvabilité traduit l'aptitude d'une entreprise à honorer ses engagements, c'est-à-dire à payer l'ensemble de ses dettes à une date donnée. On dit alors qu'il y a une perspective liquidative. ( Mireille Richez)

NB: la liquidité traduit l'aptitude d'une entreprise à faire face à ses échéances financières dans le cadre de son activité courante. Du point de vue comptable, une entreprise peut être considérée comme insolvable si ses capitaux propres sont négatifs, c'est-à-dire que la cession de l'ensemble de ses actifs ne suffirait pas à couvrir les dettes, alors qu'à cette même date, sa trésorerie active, c'est-à-dire ses liquidités, lui permettent de faire face à quelques échéances à court terme. 

a) ratio de solvabilité générale:

actif réel/total dette

b) ratio de trésorerie immédiate:

disponibilités/ dettes à court terme

3. Etude du risque 

On identifie plusieurs catégories de risques dans l'entreprise: risque de solvabilité, risque de liquidité, risque de d'exploitation, risque de marché, risque de change, risque de taux d'intéret, risque politique...Nous nous interessons à quelques uns:

  • Le risque de solvabilité

Il est mesuré à partir d'une analyse financière des documents comptables, ou par l'élaboration du " credit scoring ", note attribuée par les agences de notation (Moody's, Standard & Poor's, Fitch, ainsi que la Coface qui note certaines dettes commerciales pour les entreprises qui travailent à l'exportation). 

  • Le risque de liquidité

S'exprimant à court terme, il se mesure par la comparaison entre le montant des actis immédiatement liquides c'est-à-dire mobilisables et les dettes à échéance immédiate. 

  • Le risque d'exploitation

Il est lié aux approvisionnements, délais et qualité; risque liés à la production, la régularité dans la qualité et dans le respect des délais ( exemple : délocalisation de la production, cf Toyota); risque lié à la commercialisation... Ces risques se mesurent dans les documents comptables sous forme de coût supplémentaires et se traduisent par une dégradation des Soldes intermédiaires de gestion (SIG).

  • Le risque de marché

Lié à la capacité de bein anticiper l'évolution du marché, le comportement du consommateur...

  • Le risque de change

Les entreprises qui vendent et achètent dans une monnaie étrangère sont exposées à ce risque.

  • Le risque de taux 

Les entreprises endettées à taux fixes supportent un risque lié à la baisse des taux , ou inversement en cas d'endettement à taux variable, ( conséquence sur les charges financières ). 

  • Le risque politique

Des évolutions non anticipées de la réglementation dans un domaine sensible pour l'entreprise ( exemple réglementation en matière de pollution ), dans le domaine de la fiscalité..., mais aussi externe lié à l'instabilité politique de certains pays, pour les entreprises qui exportent.